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Ludovic

Digital Marketing Assistant

24 Jan, 2022

Loïs Serre et Josh Chergui vont bientôt fêter les dix ans de Trinix. Avec 60 millions de stream sur Spotify en 2021, leur carrière se développe à grande vitesse. Parmi leurs atouts, une communauté de plus de 500.000 followers sur TikTok qu’ils ont construite à l’aide de courtes vidéos ludiques. Un formidable levier pour développer sa carrière et promouvoir sa musique. Explications.

Vos débuts avec les réseaux sociaux, c’était sur Soundcloud, il y a 10 ans ?

Oui, on sortait à l’époque un son par semaine. C’est un petit défi qu’on s’était donné. On écoutait beaucoup les conseils et on a appris grâce à ce premier public, qui était pour l’essentiel composé de la famille et des amis.

Et sur TikTok ?

Il faut être très actif aujourd’hui. Les algorithmes font en sorte que plus le contenu est régulier, calibré, plus on va être mis en avant. Sur Tiktok, on essaie de faire en moyenne une à deux vidéos par semaine.

Quel genre de vidéos ?

Très court, très drôle, très impressionnant. Sur TikTok c’est la créativité, la danse et bien sûr l’humour qui sont valorisés dans des vidéos de 15 secondes à 1 minute. Il faut convaincre un public jeune, issu de la génération digitale. Il faut entrer tout de suite dans le vif du sujet, aller à l’essentiel. Il faut qu’en douze secondes les gens trouvent que ce que tu as réussi à faire est un truc génial et qu’il mérite d’être liké.

Vous achetez des followers ou de la visibilité ?

Non, surtout pas. On n’a jamais fait de promotion ou dépensé des budgets pour booster nos vidéos. On croit à l’organique, à la qualité des contenus qui crée l’engagement, sans publicité. Il faut aller chercher les gens naturellement.

Il faut dire qu’on s’est inscrits sur TikTok au bon moment : 3 mois avant l’épidémie de COVID, ce qui nous a laissé le temps de comprendre comment TikTok fonctionnait. Avec le confinement, quand tous les artistes s’y sont mis sans savoir encore s’en servir, nous, on était prêts ! Cela nous a permis d’avoir deux ou trois coups d’avance et de faire grandir notre communauté très rapidement.

Vos vidéos sont souvent drôles, mais aussi assez pédagogiques, pourquoi ?

On essaie de vulgariser notre approche de la musique, d’expliquer aux gens ce que l’on fait, au plus simple. Finalement, les gens se disent « oui moi aussi je peux le faire ». Par exemple, quand on fait un remix de Beethoven, ça a l’air facile ! Les gens s’identifient…

Vous cherchez l’audience en remixant des tubes, ou des génériques de séries à succès !

Ce n’est pas le but ! On marche au coup de cœur. On est issus de la pop culture, on remixe ce qu’on aime pour le réinterpréter à notre sauce. Alors évidemment, il y a des tubes !

Mais l’audience, c’est important quand même !

À la base, faire des vidéos, c’est une envie de partager des trucs sympas et c’est cool, mais c’est aussi une stratégie parce qu’on n’a pas accès aux médias. Les portes sont fermées et les réseaux sociaux sont un moyen de passer, d’avoir de la visibilité, d’être notre propre média.

On voit d’ailleurs que certains médias ont moins d’impact que nos propres réseaux sociaux. Quand on sort un nouveau single, ça a plus d’impact de l’annoncer sur nos réseaux sociaux que sur des petits médias.

Les réseaux sociaux, c’est essentiel aujourd’hui ?

Si on pouvait s’en passer, on s’en passerait. On aime d’abord la musique, composer, produire, faire des concerts. Malheureusement, il faut être présent sur les réseaux sociaux. C’est un mal nécessaire. Aujourd’hui tout artiste, même de l’ancienne génération, n’a pas d’autre choix que se mettre sur Instagram ou TikTok. C’est devenu un outil de communication incontournable pour gagner de l’exposition.

D’autant que les médias ne fonctionnent plus comme avant. Ils ne vont pas parler de toi parce qu’ils aiment ta musique, mais parce que tu fais le buzz sur les réseaux sociaux.

Vous êtes aussi sur Insta, mais moins sur Twitter…

Avec Twitter il faut écrire quotidiennement et ce n’est pas notre truc. Trinix est sur Twitter, bien sûr, car c’est utile, cela nous a permis d’avoir des partages avec de gros médias, mais on se sent mieux à faire des vidéos sur TikTok.

Et Twitch ?

Pour l’instant, on n’a jamais essayé de se mettre en scène en live. C’est sûr qu’on passe à côté de quelque chose qui prend de l’importance. Mais ce serait sacrifier à autre chose. Là, on essaie de se concentrer sur l’essentiel, la musique. Il y a une question de temps, on ne peut pas être partout, producteur, youtuber, streamer, humoriste…

Justement, comment conciliez-vous les heures sur la gestion des réseaux, le flux et la création, sur le long terme ?

Au début, on travaillait en flux tendu mais ça veut dire que tout le temps tu penses à la prochaine vidéo que tu vas faire. Ça ne laisse plus de temps pour la création. Aujourd’hui on travaille par sessions. On tourne 4 ou 5 vidéos dans la même journée, puis on s’occupe du montage. Mais il arrive, comme dernièrement avec Squid Game, qu’on se décide à faire une vidéo TikTok dans l’instant. Et parfois, on peut faire un remix pour se détendre avant de retourner à la prod de nos sons en studio.       

Vous utilisez les services de community managers ou de techniciens pour produire les images ?

Non. On fait tout, tous seuls. Alors on y passe énormément de temps, mais on est libre de faire ce qu’on veut, quand on veut, comme on veut. C’est une chance ! 

En fait, on connaît bien la réalité du terrain des réseaux sociaux, on sait ce qui va marcher et pourquoi ça va marcher.

Vous n’avez besoin de personne ?

Pour les réseaux sociaux, nous faisons tout, tout seul. Nous n’avons pas besoin d’aide. On sait faire, on donne même des conseils à certains community managers ! Par contre, pour nous accompagner dans notre développement professionnel, oui, nous avons besoin d’une équipe.

Ce succès, c’est aussi votre entourage professionnel, Wiseband par exemple ?

On est arrivés un an après la création de Wiseband, donc on a tout appris avec eux et eux ont tout appris avec nous ! C’est une relation fusionnelle Trinix et Wiseband ! Ils arrivent à proposer des services dignes des plus grands tout en restant 100 % indépendants. Ils nous ont aidés à construire notre carrière, mais en restant libres, sans contrainte.

Jamais Wiseband ne nous a empêché de faire quoi que ce soit. Ils ont fait un boulot formidable pour nous faire avancer. Ils nous ont aidé à nous développer sur les plateformes comme Apple, Spotify ou Deezer. Et nous, on a fait le reste en termes de communication. Aujourd’hui c’est grâce à Wiseband qu’on peut vivre de notre métier.

Vous avez aussi Cocto qui travaille votre promo radio ?

Cocto fait partie de ces personnes avec qui on aime travailler, dans la franchise, dans l’humain. On se comprend, c’est rare. Il n’y en a pas tant que ça des gens avec ces qualités. D’où la difficulté à s’entourer, à trouver un bon manager par exemple. Notre plus grand souhait, c’est d’avoir avec nous une vraie équipe professionnelle, mais il faut qu’on en trouve qui soit aussi bonne que celle avec qui on travaille déjà. Sinon, on préfère rester seuls qu’être mal accompagnés.

Bientôt la scène ?

On prépare une tournée avec Christophe Bosc de 3C. On a déjà bossé avec lui il y a 4 ans et ils sont au top. C’est prévu pour mars 2022. Nous avons encore beaucoup à faire pour construire le show, la scénographie.

Vous aimeriez faire un concert sur Fortnite ou Roblox ?

Oui carrément. On a grandi avec les jeux vidéo, on est des geeks ! Déjà, quand Sony nous a proposé de faire un remix avec la Playstation ça a été une super expérience.

Au fait, comment gérez-vous les droits sur les remixes et mashups ?

Un mashup où il y a 60 sons, on ne se lancerait pas à essayer de le clearer avec 60 labels ou 60 maisons d’édition. Donc on ne dépose pas. Sur Internet, tu peux faire ce que tu veux à partir du moment où tu ne revendiques pas les droits.

Des conseils à donner aux artistes dans la manière de gérer leur réseaux ?

Il faut être présent partout, essayer.

De là, se construire un univers de communication homogène sur tous les réseaux…

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